Pâques

La fête la plus importante du calendrier chrétien : Pâques.

Cette fête est aussi pour pas mal d’enfants l’occasion de partir à la chasse aux œufs en chocolat. Pour certains adultes, c’est l’occasion aussi de manger de l’agneau. Ces traditions ne sont pas mauvaises en soi, mais il est important de remettre au centre le véritable sens de Pâques qui a donné naissance à ces coutumes.

 

Lors de notre liturgie, lorsque le prêtre dit :  « il est grand le mystère de la foi », nous répondons: « Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire ». Nous appelons cela l’anamnèse, qui veut dire littéralement « remonter la mémoire » donc faire remonter les souvenirs.

 

Dans son origine, le mot Pâque est un mot hébreu qui signifie passage, passer au-dessus.

La tradition juive célébrait ainsi la sortie d’Égypte, la fin de la servitude, le passage à la terre promise par Dieu. Nous sommes face à l’évènement fondateur du peuple d’Israël. Cet épisode nous est conté en Exode 12. Un agneau devait être sacrifié comme signe d’appartenance au peuple d’Israël. Cet agneau immolé est également signe de l’alliance entre Dieu et son peuple. À ce sacrifice, est lié également un repas rituel, composé  essentiellement de pain et de vin.

 

C’est justement cette fête de la Pâque juive que le Christ a choisi pour célébrer son dernier repas avec ses disciples. Le Christ prend alors ce rite pour donner un surplus de sens.

En effet, lors de ce dernier repas, le Christ prendra le pain et le vin et les désignera comme son corps et son sang. Par-là, le Christ anticipe l’heure où il offrira sa vie sur la croix. Il se substitue également à l’agneau offert en sacrifice désigné à ce moment comme « un décret perpétuel » (Ex 12, 14).

Le Christ scelle ainsi  une nouvelle alliance, il est désigné lui-même comme étant l’agneau sans tache  (1 P 1,19).

En disant : « vous ferez cela en mémoire de moi », il institue un mémorial.

 

Chaque fois que nous refaisons cela, nous rendons présent le sacrifice sur la croix.

Mais cette mort du Christ ne trouve son couronnement que dans sa résurrection. Car, en effet, sans la résurrection le Christ ne serait finalement qu’un homme comme les autres. Notre foi serait vaine (1 Co 15,14) ainsi que nos célébrations.

La résurrection est en effet le sceau qui vient authentifier notre foi et la garantie que l’homme Jésus mort sur la croix est vraiment le fils de Dieu comme le déclare le centurion (Mc 15, 39). C’est ainsi que l’Eucharistie récapitule le mystère de Pâque dans son entièreté.

 

La fête de Pâques est ainsi, dans la tradition chrétienne, la célébration du passage à une vie nouvelle et éternelle avec le Christ.

 Le chrétien, parce qu’il a cru au fils de l’homme en recevant le baptême, ne meurt plus.

La mort n’est ni plus ni moins que le moment de la naissance au ciel, car la Pâques du Christ est aussi celle de tout homme ayant la foi.

C’est pour cela qu’il s’agit de la fête la plus importante du calendrier Chrétien. C’est aussi pour cela que l’Eucharistie est la source et le sommet de l’action de l’Église.

La source, car il n’y a pas d’Église sans Pâques.

Le sommet, car elle ne peut rien offrir de plus grand que la Pâques (mort, passion et résurrection) du Christ.

 

Notre Église nous offre cette chance : revivre un tel mystère tous les jours de notre vie, à chaque Eucharistie.

 

Quelle merveilleuse fête de Pâques qui nous permet de raviver notre foi à sa source. Quelle merveilleuse fête de Pâques qui nous remet en mémoire le souvenir du plus grand amour.

Face un tel mystère, soyons dans la joie et vivons comme des ressuscités.

Letellier Y.